"Vous aurez besoin de nous, de notre enthousiasme, de notre jeunesse, de nos idées, de notre professionnalisme,..."
03/12/2012 15:00
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Voir également le reportage de Canal C: http://www.canalc.be
Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames les Echevines,
Messieurs les Echevins,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi tout d’abord de souhaiter aux signataires de l’accord du Quintus une bonne traversée et un bon travail. Les Namurois attendent du Collège, du Conseil, une activité proportionnée aux enjeux auxquels ils sont confrontés. Je dis proportionnée parce qu’il s’agit à la fois de la quantité de chantiers à ouvrir, mais aussi de leur qualité et du rythme emprunté pour les mener à bien.
Il y a urgence, vous le savez et vous l’avez dit en campagne, parce qu’il y a des besoins qui s’accroissent, et que nous savons tous que les moyens ne suivront pas nécessairement. Deux jours après les élections, la Meuse Namur faisait une page entière sur les embouteillages chaussée de Waterloo et le temps d’entrée en ville, suivie d’une page consacrée au problème du logement. Les difficultés sont là et ce ne sont que deux exemples .
Face à cela, il vous faudra, il nous faudra agir, être inventifs, créatifs, efficients. Je suis persuadée que vous aurez besoin de nous, de notre enthousiasme, de notre jeunesse (la moyenne d’âge de notre groupe est passée de 48 ans en 2006 à 42 en 2012), de nos idées, de notre professionnalisme, pour encore améliorer les projets et la trajectoire de la Ville, pour la soutenir et l’enrichir.
Vous pouvez compter sur nous. Mais, bien entendu, vous le comprendrez aisément, pas à n’importe quelles conditions !
Nous ne soutiendrons pas l’amateurisme, qui a parfois caractérisé certains dossiers de la précédente législature, nous ne subirons plus l’immobilisme et la lenteur, nous n’admettrons jamais le manque de respect – qui, s’adressant à nous, serait en fait le signe d’un mépris pour un tiers de la population namuroise, voire plus, qui nous a fait confiance le 14 octobre et que nous représentons ici.
Je souhaite revenir sur vos propos relatifs à la tripartite cdH, MR, ECOLO qui représente, je vous cite, « une assise politique large, stable et crédible ».
Indéniablement, avec 32 conseillers sur 47 votre majorité est arithmétiquement large.
Quant à la stabilité, le fonctionnement d’une tripartite n’est jamais simple de surcroît avec un partenaire que l’on peut arithmétiquement considérer comme superflu, l’avenir nous en dira donc plus à ce sujet.
Enfin, en termes de crédibilité, vous faites décidément l’impasse sur le message des électeurs en affirmant poursuivre l’œuvre réformatrice entamée. Vous feignez d’ignorer qu’au-delà de la lourde sanction d’une des composantes de la tripartite, c’est la politique communale menée qui a aussi été sanctionnée. Philippe Defeyt déclarait d’ailleurs la semaine dernière dans la presse, et je m’en inquiète, que s’il s’est proposé comme chef de file cela ne signifie pas qu’il y aura un repositionnement d’ECOLO. On ne va pas changer notre idéologie, disait-il encore. Or, ramener la lecture de la sanction à un seul homme, qui certes prenait de la place, cela me paraît décidément fort court !
Revenons à l’implication du PS pour la future législature, nous souhaitons donc être associés aux grands projets structurants, et soutenir des combats comme celui que Liège a mené pour sa candidature « expo2017 », une union qui dépasse les clivages partisans ou sociologiques. En s’appuyant sur le Bep, New et Axud, il faut un schéma de développement de notre Capitale, une combinaison des forces vives de la région. C’est ce jour-là, et ce jour-là seulement, que Namur sera la vraie capitale de la Wallonie.
Il faudra de bons projets, mais aussi une gouvernance sans faille.
Les bons plis doivent être pris d’emblée.
A ce sujet, je regrette déjà plusieurs actes posés par la majorité.
Un : sur l’ordre du jour ; de nombreux autres bourgmestres de l’arrondissement et partout ailleurs en Wallonie présentent la déclaration de politique communale lors de la deuxième séance du Conseil pour permettre à chaque nouveau conseiller entré aujourd’hui en fonction, et en particulier à l’opposition, de préparer un débat et des échanges productifs.
Comme je vous l’ai écrit dès lundi dernier, nous sommes en droit d’attendre le strict respect du code de la démocratie locale qui prévoit que les documents accompagnant un point de l’ordre du jour soient mis à disposition des conseillers dès l’envoi de l’ordre du jour. Ce n’était pas le cas pour le point 10 et notre groupe compte bien qu’il s’agira de la seule exception au code de la démocratie locale. Comme les documents ont été portés à notre connaissance il y a 24 heures à peine, nous viendrons sur le fond à l’occasion du débat dans 15 jours.
Deux : la mise en place des Commissions et de leur agenda sans réunion des chefs de groupe, à la hussarde. Vu vos compétences multiples – et c’est un euphémisme ! – je sollicite de maintenir à 10 le nombre de commissions (rien ne nous oblige à en réduire le nombre) et scinder la vôtre, Monsieur le Bourgmestre, en 2 paquets de compétences. En refusant de scinder la vôtre vous rendriez plus compliqués le travail intelligent et constructifd’opposition, la précision sur les dossiers, les possibilités de discussion démocratique même si d’aventure vous envisagez de temps à autre de programmer une commission thématique.
La répartition des compétences entre les formations politiques de la tripartite et entre le Bourgmestre et les échevins démontre la volonté du cdH de détenir toutes les clés de la ville, soit ! Cela n’a échappé à personne. Mais surtout, il y avait des regroupements de compétences à réaliser, je pense principalement à la culture et au tourisme, au tourisme et à l’économie, aux travaux et à la mobilité, à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire, à la jeunesse et à l’enseignement ou encore à la santé et au social. Ne passez-vous pas à côté de la nécessaire transversalité entre ces matières ?
Le PS veillera donc à vous rappeler chaque fois que vous l’oublierez cette nécessaire transversalité. C’est dans chaque dossier que le PS sera là, de manière vigilante et constructive, pour défendre :
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L’exercice de la démocratie jusque dans le détail de l’organisation de nos travaux ;
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Les intérêts des Namurois, villageois ou citadins, fonctionnaires ou commerçants, jeunes ou personnes âgées, nous n’oublierons pas que nous sommes là par eux et pour eux.
Pour terminer de manière concrète, une manière simple de traduire cette rupture positive dans la gouvernance, serait par exemple de :
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1. ratifier rapidement la charte pour l’égalité et inscrire ainsi Namur dans la modernité et l’exemple de la diversité ; - exemple que la majorité n’a guère suivi pour composer son Collège (2 femmes sur les 10 membres du Collège);
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2. modifier le ROI du conseil pour réduire le délai dans lequel tout membre du Conseil peut obtenir une information ou un document de l’administration communale. Monsieur le Bourgmestre, vous avez déclaré vouloir pouvoir compter sur une opposition constructive. Encore faut-il laisser à celle-ci les moyens de l’être, notamment en procurant les documents sollicités dans les meilleurs délais.
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3. En Wallonie, plusieurs modifications du Code de la Démocratie locale vont dans le sens d’une plus grande place laissée aux citoyens dans la vie politique locale. Le droit d’interpellation directe est facilité et renforcé. Je propose en conséquence que nous modifions le ROI du conseil pour inscrire plus avant dans l’ordre du jour les interventions citoyennes et pourquoi pas dès l’entame de la séance par respect pour les citoyens et pour éviter cette situation rencontrée lors de la précédente législature où les citoyens ont été autorisés à s’exprimer après de longues heures d’attentes dans le public et devant une assemblée trop peu réceptive à une heure si tardive.
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4. Pourquoi ne pas profiter des dernières modifications du code de la démocratie locale qui permet aujourd’hui de désigner un président du conseil autre que le bourgmestre ? Cette opportunité, vous ne l’avez pas encore saisie, cela aurait été à notre sens, bénéfique pour la tenue de nos débats et assurément un plus pour la démocratie. Cela reste une opportunité pour le groupe cdH de confier un poste à responsabilité à une élue et de poser un geste en faveur de la mixité. Au-delà de cette réflexion sur la mixité, aujourd’hui en Wallonie et à Bruxelles de nombreuses communes ont fait ce choix et accepte de se plier au jeu qui rétablit un équilibre démocratiquement sain : le pouvoir exécutif face au pouvoir législatif, un Président au milieu dont la mission est d’assurer la police des débats.
En conclusion et en vous promettant un débat sur le fond lorsque nous aurons pu prendre connaissance plus avant de votre déclaration de politique communale, j’invite donc chacune et chacun à la modestie, au travail et au respect !
Le Parti socialiste, pour sa part, s’y engage !